Février 2018 : Des amis de Partages sont à l'initiative d'une action qui a porté ses fruits: ils ont apporté du matériel informatique à l'école de Janachetana : ils ont fait une video pour relater cette belle action: https://www.youtube.com/watch?v=ubpd5DgiDj0
N'hésitez-pas à la regarder et à les contacter : Bernard DISPA : bernarddispa@hotmail.com
Pour 2018 voici la photo de l'école reconstruite de Lamagaon, la chaîne des Himalayas derrière.
Bonne année 2017
Nepal 2016
Retour du Népal, mai 2016
Du chaos des ruines aux cahots des routes défoncées, « ça roule, ma poule »( les initiés reconnaitront le dicton cher à Dorje), au cahin-caha des nids de poules. L’arrivée à Katmandou est toujours un paradoxe entre la joie d’être de retour et l’incompréhension devant cette joie déplacée. Car on arrive à la nuit tombante juste pour les embouteillages. Qui n’a pas subi un bouchon népalais, qui n’a pas supporté la conduite imprévisible et déconcertante d’un népalais, qui n’est pas resté stoïque derrière un bus crachotant le noir des fumées d’ hydrocarbures, qui n’a pas voyagé dans une pauvre Maruti (l’équivalent indien de la fiat) déglinguée et ouverte à tous les gaz; ne pourra pas pénétrer plus loin dans sa compréhension du Népal.
Bien sûr, après ce pot d’honneur, on traverse la rivière Bagmati décolorée par les produits chimiques, ses rives piquetées de sacs plastiques, de détritus, de gravats et d’ombres d’enfants ou de vieillards rentrant dans leurs taudis glauques et zézaillant de moustiques mal famés ou affamés.
Sur la piste-route défoncée et poussiéreuse, goudron et terre battue se mélangent les pinceaux, vaches mâchonnant leurs plastiques, tuk-tuk crachotant,vélos déglingues, motos vrombissantes, voitures ambiance Mad Max, pousse-pousse aux sonneries timides, chariots attelés, sadhous très oranges, tout ce charivari s’entrelace, s’évite, se rejoint, s’épargne dans une pétarade de klaxons.
Nous sommes venus ici au Népal car nous aimons ce pays depuis longtemps. Petit à petit, les clichés se sont déchirés grâce à l’épée de Manjushri qui a tranché nos illusions. Et pourtant, dernièrement encore, nous avons encore été trompés par notre cinéma intérieur alimenté par les médias et les ONG, chacun y allant de son couplet misérabiliste, les premiers pourvoyeurs de sensationnel, les autres pour des fins honorables de projets humanitaires Nous avons nous aussi récolté des fonds, 30 000 euros grâce à vous tous après le seisme et la moitié a été utilisée tout de suite grâce à l’efficacité de Dorje et de Kusum dans des camps de santé et l’achat de tôles, de matériaux, de couvertures pour parer à l’urgence du début. Et puis, il restait l’autre moitié et il fallait y aller pour qu’on puisse avec Dorje, définir un prévisionnel et déterminer l’attribution de notre aide.
Dans mon film, je me voyais déjà hoquetant de sanglots retenus devant de pauvres gens abattus, attendant l’aide internationale, hagards, malheureux et résignés.
Je n’ai vu que des gens vaquant à leur destin, occupés à vivre, attendant avec calme et sang-froid que leur terre arrête ses répliques pour reconstruire. S’abandonner à vivre comme le dit Alexandre Jollien, c’est se couler dans la vie, belle ou difficile, mais se glisser dans le courant, ne pas perdre ses forces à lutter à se demander pourquoi moi, pourquoi ma maison ?
La capacité de résilience du peuple népalais est extraordinaire.
Il n’y a que peu de touristes occidentaux au Népal en ce moment. Heureusement, beaucoup « d’humanitaires » s’affairent. Nous avons rencontré de belles personnes, espagnols, belges, français, tous dans la justesse et le respect.
Le gouvernement népalais met des bâtons dans les roues d’une administration déjà poussive et crée des commissions ubuesques dites « de la Reconstruction » aux inévitables dirigeants corrompus ou inefficaces. Il est donc encore difficile de lancer des projets. En même temps, il serait bien que l’aide ne parte pas dans tous les sens et qu’un moratoire de construction soit établi. C’est en voie.
Les écoles publiques au Népal ne bénéficient pas forcément de l’aide de l’Etat, particulièrement les populations dites indigènes, pas représentées au gouvernement n’ont pas de subventions. L’école n’est ni obligatoire ni gratuite. Les familles pauvres qui ne peuvent pas assumer les frais de scolarité n’envoient pas leurs enfants. C’est pourquoi nous aiderons en 2016 130 enfants à aller à l’école en payant leurs fournitures et nous continuerons à salarier 2 institutrices ainsi que Dorje qui gère et vérifie toujours que l’argent soit correctement dépensé. Nous avons reévalué leurs salaires de 10 euros car la vie augmente terriblement au Népal. Du coup, de nouveaux parrains sont bienvenus, avis aux amateurs, ou bien, pour ceux qui le peuvent, une idée serait d’augmenter légèrement la cotisation de 15 euros à 20 euros par exemple.
Il ne faut pas rêver sur l’enseignement donné dans les écoles publiques en milieu rural. Il n’y a pas que les infrastructures qui sont en piteux état mais comme le dit Dorje « l’établissement ne fait pas l’éducation »…Certes. L’apprentissage par coeur, la collection de diplômes ronflants, le manque d’initiatives innovantes sont l’apanage de ces écoles aux classes bondées, parfois jusqu’à 100 élèves étonnament studieux et silencieux. Mais certains professeurs ont le grand mérite de donner toute leur énergie pour faire avancer les choses et c’est eux que nous avons décidé d’aider:
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